INTELLIGENCE ET COMMUNICATION

 

 

Le jeu... jouer pour apprendre

 

Lorsqu'il vient au monde, le chaton dispose de toute une série de comportements innés : il cherche d'instinct les mamelles de sa mère, appelle à l'aide lorsqu'il est tombé du nid, se blottit tout contre ses frères pour rechercher leur chaleur. Il n'a nul besoin d'apprendre comment se comporter selon les situations. Il "sait", tout simplement. Son instinct, hérité des ancêtres qui vivaient à l'état sauvage, lui dit ce qu'il doit faire. Mais ce savoir inné ne lui suffira pas pour se débrouiller dans la vie. Il lui faut apprendre encore beaucoup de choses.

Il existe deux manières d'apprendre; la première, empirique, s'appuie sur l'expérience; la seconde repose sur l'apprentissage pur. Dans les deux cas, les chatons se montrent des élèves appliqués et zélés. Au fur et à mesure que leur masse musculaire se développe, ils deviennent plus vifs. A partir de la troisième semaine, ils commencent à marcher. Au début, ils ont du mal à coordonner les mouvements de leurs pattes et tombent fréquemment. Mais grâce à leur persévérance, ils marchent, courent et bondissent comme des chats adultes vers la sixième ou la septième semaine. Ils se lancent alors dans des exercices plus périlleux, comme se tenir en équilibre ou même faire demi-tour sur une planche étroite. A l'âge de trois mois, leur faculté de coordonner les mouvements de leurs pattes est pleinement développée et leur équilibre est parfait.

A partir de la quatrième semaine, les chatons commencent réellement à jouer entre eux. Au début, il s'agit de ce que l'on nomme des "jeux de socialisation". Ils se donnent timidement des coups de pattes entre chatons de la portée, puis apprennent rapidement à "jouer à la bagarre". Au fur et à mesure qu'ils gagnent de l'assurance, leurs jeux deviennent plus animés. Très vite, ils se livrent à de folles poursuites et roulent au sol en des luttes éperdues. Ils commenceront ensuite à s'intéresser aux objets de leur environnement. Tout ce qui bouge ou que l'on peut faire bouger avec sa patte devient jouet. Et si par hasard aucun jouet ne se prête à leurs jeux, ils font "comme si", c'est à dire qu'ils inventent des situations qui n'existent que dans leur imagination. C'est ainsi que l'on peut voir des chatons se précipiter contre un mur pour attraper une mouche imaginaire.. Bien sûr, il leur reste également la possibilité de jouer avec leur propre queue.

Jouer développe des capacités corporelles et des aptitudes qui permettent de se débrouiller dans la vie, cela permet au chaton d'affiner chaque jour sa perception de l'environnement.

Seuls les animaux très développés jouent : il s'agit des mammifères et de quelques oiseaux. On prétend que les représentants les plus intelligents de ces espèces sont ceux qui ont connu une jeunesse longue et choyée, durant laquelle ils ont pu jouer à leur guise.

 

 

 

Le langage...

 

Les chats disposent d'un "vocabulaire" étendu. Ils communiquent entre eux par des sons, des mimiques, des mouvements de la queue et diverses attitudes corporelles. Certains chats sont très communicatifs, d'autres moins. Il convient toujours d'être attentifs à ce qu'ils veulent nous faire comprendre : ils déploient souvent des efforts touchants pour s'adresser clairement à leurs maîtres, modulant des "miaous" en fonction de ce qu'ils veulent exprimer.

Les êtres humains ont tendance à considérer que le langage se circonscrit aux seuls mots. Au sens large, le langage est tout ce qui permet de communiquer avec autrui; il inclut donc les gestes, les attitudes et même les écrits. Les chats, eux, s'expriment aussi bien par des sons que par des mimiques et des attitudes. En plus de ces messages vocaux et corporels, ils échangent des informations olfactives. Les traces d'urine qu'ils laissent en certains lieux font office de cartes de visite ou de panneaux indicateurs et correspondent en quelque sorte à notre langage écrit.

Les sons : Les chats disposent d'un répertoire étendu de sons avec lesquels ils communiquent entre eux. D'abord des "roucoulements" de conversation, aux sonorités basses et douces, avec lesquels la mère parle à ses petits ou qui sont utilisés par un soupirant pour dire sa flamme à une chatte. De plus les chats disposent d'un langage qui va du discret "miaou" du chat d'intérieur aux stridents rugissements de combats entre rivaux lors de joutes amoureuses. Enfin, les chats menacés, apeurés ou en colère, poussent des cris d'énervement, aisément reconnaissables, ils feulent ou crachent.

Le ronronnement fait partie de l'image du chat au même titre que ses griffes. On ne sait pas exactement de quelle manière il produit ce son, imperturbable et bouche fermée. La première fonction de ce mode de communication semble être d'indiquer à leur mère, qu'ils tètent et se sentent bien.

Les mimiques : La face d'un chat peut exprimer beaucoup de choses. Il faut remarquer des subtilités comme la dilatation des pupilles, la position des oreilles et des moustaches. Lors d'une modification progressive de l'humeur, c'est la mimique du visage qui change en premier et reflète les nuances de ce que ressent l'animal. L'attitude du corps ne se modifie en général que lorsque le chat se dispose à agir.

Le gros dos : Les chats font le gros dos devant un adversaire plus puissant qui leur inspire de la crainte. Ce n'est qu'une mise en scène qui vise à impressionner l'agresseur.

Le flair agit aussi lors de rencontres entre félins. Lors de la plupart des rencontres, le rite s'arrête aux premiers contacts nez à nez. En effet, dès que l'un des deux chats passe à l'étape d'approche suivante, qui consiste à flairer la nuque de l'autre, ce dernier peut ressentir cela comme une intrusion et se mettre alors sur la défensive. Il se baisse, recule, les oreilles plaquées. Si le premier chat persiste dans ses manoeuvres d'approche, un feulement ou un coup de patte le rappelle à l'ordre. Finalement, le plus faible déguerpit, s'arrêtant généralement plus loin pour se retourner vers celui qui a pris le dessus. Souvent, le chat qui s'est retiré revient lentement pour tenter à nouveau de flairer l'autre, sans plus de succès que la première fois. Selon les cas, ce petit jeu peut se reproduire plusieurs fois.

Les chats n'ont en général pas de difficultés de communication entre eux. Les comportements des divers félins se ressemblent tant qu'il y a peu de malentendus entre eux. Il n'en va pas de même entre chien et chat. Certes, on ne peut pas parler d'ennemis héréditaires, car de nombreux chiens et chats s'entendent bien. Il arrive parfois qu'il y ait des malentendus sérieux entre eux, lorsque des gestes et des comportements semblables ont une signification totalement différente chez les deux espèces. Exemple : chez le chien lever la patte est une invitation à jouer, chez le chat, c'est un dernier avertissement avant le coup de griffe. Ainsi, de nombreux toutous pleins de bonne volonté ont régulièrement le nez griffé. Pourtant, nombreux sont les chiens et les chats qui apprennent à se comprendre et qui vivent sereinement en bonne amitié.

 

Les chats et nous

 

Habitués à communiquer entre nous par le langage oral, nous transposons ce comportement aux animaux qui vivent sous notre toit. Ainsi, certaines enquêtes sociologiques ont établi que plus de 95% des propriétaires de chats parlent régulièrement à leur animal. Certes, les chats ne comprennent pas tout; en revanche, ils saisissent très bien le sens de nombreux mots et phrases utilisés dans la vie quotidienne. Ils les reconnaissent d'autant mieux selon l'intonation. En outre, ce sont de fins observateurs qui remarquent les plus subtils changements d'attitude et les plus fines nuances d'expression de leurs maîtres. Ils reconnaissent très bien leurs voix et savent toujours prévoir leurs intentions. A l'inverse, un chat désireux de se faire comprendre des êtres humains doit accomplir certains efforts. Ainsi, contrairement à ce qui se passe entre chats, les attitudes avenantes ou affectueuses qui s'adressent aux hommes semblent devoir être exagérées ou répétées plusieurs fois. A cet égard, on a parfois l'impression que les chats jugent que nous avons un entendement limité : ils procèdent lentement, patiemment. Le "miaou" permet à un chat d'attirer l'attention de ses maîtres. Selon la raison qui le motive il aura un son différent.

En tout état de cause, chaque propriétaire de chat apprend vite à décoder les messages de son petit compagnon à quatre pattes tout comme il le ferait avec un enfant. Ce langage de chat qui vous apparaissait au début si obscur devient alors très clair et vous permet d'établir un système de communication essentiel avec votre compagnon.

 

 

 

Extraits du livre : "Chats Passion" . Editions HACHETTE.